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COMMUNIQUÉ DE PRESSE n°: 025
Le monde a besoin
de guérison
Le message
de la Dixième Assemblée de la FLM aux Églises membres
Winnipeg (Canada),
31
juillet 2003 -
C’est dans la soirée que la Dixième Assemblée de la
Fédération luthérienne mondiale (FLM), à Winnipeg, a adopté le 30
juillet un « message aux Églises membres ».
Ce document de plus de vingt pages reprend les différents chapitres
qui sous-titraient le thème général de l’Assemblée : « Pour guérir
le monde ». 1. La justification, don de guérison. 2. La communion,
don de guérison. 3. Guérir les divisions dans l’Église une. 4. La
mission de l’Église dans les contextes multireligieux. 5. Eliminer
les barrières d’exclusion. 6. Le ministère de guérison de l’Église.
7. Justice et guérison dans les familles. 8. Surmonter la violence
9. Transformer la mondialisation économique. 10. Guérir la création.
Pour chacun de ces chapitres, le Message reprend la quintessence des
discussions qui, tout au long des neufs jours précédents ont eu lieu
dans les « groupes village ». Et chacun s’achève par des «
engagements » et un appel aux Églises membres.
Si sur l’ensemble un consensus s’est fait jour, quelques
formulations ont néanmoins suscité discussions et controverses,
révélant que sur ce point les positions des Églises luthériennes
restaient divergentes, et de toute évidence liées au contexte
culturel et social dans lequel vivent les unes et les autres. Ce fut
notamment le cas sur les diverses formes de la famille aujourd’hui,
la sexualité humaine et les relations entre personnes de même sexe.
Une divergence apparue dans la discussion à propos du chapitre «
éliminer les barrières d’exclusion » où, à l’affirmation que « nous
vivons dans un monde où règnent la peur et le soupçon fondés sur les
différences entre les sexes, les races, les catégories d’âge, etc...
le message ajoutait : « et d’orientation sexuelle ». Ce fut surtout
le cas à propos du chapitre 7 (justice et guérison dans les
familles) où une longue discussion s’engagea sur la diversité des
formes familiales, la priorité qu’il convient d’accorder selon
certains au mariage hétérosexuel traditionnel, la signification
qu’on peut accorder à des communautés de vie homosexuelle, la place
des familles monoparentales dans la société et dans l’Église. A
l’évidence, dans ce domaine, le contexte sociologique influence la
réflexion des Églises : alors que pour les Scandinaves la question
des communautés vie homosexuelle devient un sujet de réflexion
prioritaire, en Afrique la réflexion porte davantage sur la
polygamie !
Autre sujet de discussion : le dialogue interreligieux. Si son
principe est admis par toutes et par tous, quelques points relevant
de la vie concrète des gens, tel que les mariages inter-religieux,
par exemple entre des chrétiennes et des musulmans, portent à
discussion.
C’est face à ces sujets de désaccord que « l’engagement » pris dans
le chapitre sur « la communion, don de guérison » prend tout son
sens : « Faciliter la communication au-delà des limites culturelles,
de manière à avoir la capacité d’écouter avec sensibilité et de
répondre avec authenticité ».... « Promouvoir le dialogue, au sein
de la communion, sur des sujets de désaccord, en impliquant hommes
et femmes, ecclésiastiques et laïcs dans un esprit de respect
mutuel, à la recherche de conceptions communes ».
Quelques autres points forts de ce Message concernent notamment :
- les relations interreligieuses : « Dans notre monde actuel,
où les religions sont trop souvent utilisées par les forces
politiques pour diviser les gens et alimenter les conflits, il est
capital que nous oeuvrions à la justice et à la réconciliation avec
les adeptes des religions de notre temps. » Pour le luthériens
réunis à Winnipeg, le dialogue est constitutif de la foi chrétienne,
et la réconciliation occupe une place centrale dans l’Evangile.
Dialogue ne signifie néanmoins pas mollesse : le même chapitre
attend des chrétiens qu’ils s’engagent partout pour la liberté
religieuse.
- la question de la violence revient dans plusieurs chapitres
- dont un, intitulé « surmonter la violence » lui est entièrement
consacré. C’est que « la violence revêt aujourd’hui de nombreuses
formes, dont certaines sont visibles et d’ordre personnel mais
d’autres, nombreuses, sont occultes et intégrées à des systèmes
structurels et institutionnels déshumanisants ». L’Église elle-même
n’échappe pas à cette dérive qui guette toute institution. Le
Message note également « les manifestations alarmantes du
fondamentalisme, religieux ou non, qui contribuent à engendrer le
soupçon, la haine et les conflits, et nous mettons en question
toutes les manières dont on abuse de la religion pour légitimer ou
rationaliser la violence - au sein des familles, des communautés et
des nations, et sur la scène internationale. » Mais la violence,
c’est aussi celle qui met en question l’intégrité des femmes et
l’intégrité de la famille en tant que « lieu où l’on trouve amour,
soutien et sécurité » et qui est continuellement « menacée et
parfois brisée par la violence, la maladie, l’alcoolisme et la
toxicomanie, les effets de la pauvreté et les modifications des
modèles de la vie en communauté. » Aussi, les Églises sont-elles
fermement invitées à prendre au sérieux et à appuyer le document «
Les Églises disent Non à la violence faite aux femmes ».
- la mondialisation économique et ses effets pervers suscite
une critique acerbe : elle « plonge de nombreuses personnes dans un
profond désespoir », car « au lieu de la prospérité promise, de
nombreux aspects de cette mondialisation ne cessent d’apporter la
souffrance, la misère et la mort de millions de gens ». Le document
de la FLM énumère un certain nombre de ces effets pervers de la
mondialisation : le fossé qui s’élargit entre riches et pauvres, et
dont les effets négatifs affectent tout particulièrement les femmes
et les enfants, la dette internationale qui est devenue un
instrument de domination, l’exclusion des pays pauvres de la société
de l’information, le chômage et les sous-emploi, etc. Aussi, est-il
urgent, non de mettre fin à la mondialisation, ce qui ne serait
qu’un voeu pieux, mais de la transformer : « En tant que Communion
luthérienne nous lançons un appel en faveur d’un développement qui
favorise la vie ». Et le Message d’engager les Églises à étudier en
particulier les questions la dette extérieure des pays en
développement, la militarisation croissante de certaines sociétés,
le problème de la corruption, la responsabilité sociale des
entreprises ».
- dans le chapitre consacré à la « guérison de la création » et aux
questions d’environnement, on peut relever notamment la
recommandation faite aux Églises membres de la FLM de « réfléchir
aux questions relatives à l’éthique et à la justice en matière de
biotechnologie moderne, dont on ignore encore quelles seront les
retombées sociales et médicales », et à « mettre en question les
pratiques visant à commercialiser de manière injuste et inutile, qui
frappent particulièrement les pauvres, les dons de Dieu destinés à
toutes et à tous » : allusion aux projets de privatisation de l’eau
et de sa commercialisation, au fait de breveter et de commercialiser
des semences et d’autres organismes vivants.
La Dixième Assemblée de
la FLM se tient du 21 au 31 juillet 2003 dans la ville canadienne de
Winnipeg autour du thème: « Pour guérir le monde ».
L'organisation invitante est l'Église évangélique luthérienne au
Canada (ELCIC).
Cette Dixième Assemblée réunit 820 hommes et femmes, dont 380
délégué(e)s des 133 églises membres de la FLM et
représentant(e)s des églises membres associées. L'Assemblée, qui
se réunit en règle générale tous les six ans, est l'organe de
décision suprême de la Fédération. D'une Assemblée à l'autre,
les affaires de la FLM sont gérées par le Conseil et par le
Comité exécutif de la Fédération.
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