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de presse ] COMMUNIQUÉ
DE PRESSE n°: 020
« Honorer
père et mère, c’est aussi honorer notre héritage
culturel »
Un message
des représentant(e)s des peuples autochtones à l’Assemblée de
la FLM
Winnipeg (Canada), 29
juillet 2003 - C’est
lors d’une séance plénière de la Dixième Assemblée de la
Fédération luthérienne mondiale (FLM) à Winnipeg, que les
représentant(e)s des « peuples autochtones » présents
dans l’Assemblée ont apporté leur témoignage et leur message
aux Églises membres de la FLM.
Mme Marie Frawley Henry,
directrice des affaires internationales de l’ « Assembly of
First Nations » du Canada, représente près de 2000 groupes
autochtones. Mais elle introduit son témoignage de façon très
personnelle, en expliquant la signification de son
nom : « l’eau sacrée » et une tradition
selon laquelle chaque enfant reçoit à sa naissance une couleur.
Elle-même a reçu les quatre couleurs des quatre vents et elle en
explique la signification symbolique : « L’est
représente les gens du monde à la peau jaune, et symbolise la vie
nouvelle sur terre et nos liens avec la création ; le Sud
représente la chaleur et la croissance, c’est celle des femmes,
de l’entrée dans la vie, et sa couleur est le noir représentant
les gens à peau noire. L’Ouest, signifié par le rouge,
représente le repos, le temps qui passe et représente les peuples
autochtones ; le Nord que symbolise le blanc représente les
gens à couleur blanche, et la clarté de la vision et la force dont
tout être humain a besoin pour vivre. » Pour Mme Henry, la
signification de son nom est réellement
« prophétique » puisqu’à présent elle est en
relation avec des personnes issues des quatre coins de la terre.
Puis elle explique la
mission de l’Assemblée des peuples autochtones qu’elle
représente - ils sont 633 communautés, dont 50 % vivent dans des
« réserves » : être l’avocat des autochtones
dans les domaines culturels, économiques, sociaux, et améliorer
les relations entre ces derniers et les autres habitants du Canada.
Et négocier avec les autorités du pays une actualisation des
anciens traités définissant les droits des autochtones.
Le pasteur Stan Mc Kay, de
l’Église Unie du Canada, explique que « Canada »
signifie « la terre sacrée », que
« Manito » est le Créateur, et Manitoba la
« demeure de Dieu » ! C’est dire que pour celles
et ceux qui sont issus de cette « terre mère » il est
important, en dépit - ou à cause de la mondialisation et de ses
effets pervers, de conserver ce que Dieu a donné, savoir ses
racines linguistiques et culturelles.
Jim Bear, qui représente l’Assemblée des
chefs du Manitoba, étonne l’Assemblée en lançant : « Le
saviez-vous ? Jésus était un Indien ! Car dans le
Nouveau Testament il est appelé ‘la pierre d’angle’ ».
Et d’expliquer que la tradition orale de son peuple, qui commence
à peine à susciter l’attention, porte en son centre « le
respect de soi, le respect de l’autre, celui des nations entre
elles, et celui de la nature ». Mais, ajoute-t-il, le Canada n’a
pas respecté les « premières nations », en instaurant
le système des réserves, ou des « écoles
résidentielles », en déplaçant des populations entières.
Aussi, ont-ils « besoin de guérison à l’intérieur et à l’extérieur »
en rétablissant pour les autochtones leurs droits économiques,
sociaux et culturels. « Nous vivons en Manitoba une situation
de tiers-monde. Nous voulons avoir de nouvelles relations :
vous les chrétiens luthériens rassemblés ici, marchez avec nous,
et non devant nous ni derrière nous ».
Puis montent sur la
tribune l’ensemble des représentant(e)s de peuples autochtones
présents à cette Assemblée. Ils viennent du Canada, du Salvador,
de Bolivie, du Costa Rica, du Honduras, d’Inde, du Bangladesh, de
Suède, de Norvège et de Finlande. Pour la première fois ils/elle
se sont retrouvé(e)s tous ensemble lors de cette assemblée et ont
rédigé à son intention un message. Ils y soulignent les maux dont
souffrent les peuples autochtones du Canada : chômage,
pauvreté, manque d’eau potable et de nourriture, alcoolisme,
drogue et délinquance. Avec notamment ce résultat :
« le taux de suicide parmi les autochtones est six fois plus
élevé que la moyenne nationale et parmi les plus élevés du
monde ».
Contrairement à ce que l’on
croit souvent « les peuples autochtones ne sont pas un petit
groupe dans le monde. Ils comptent plus de trois cents millions de
personnes, parlant de 4000 à 5000 langues, sur un total de 6000
langues parlées dans le monde. Nous représentons donc une part
essentielle de la diversité culturelle de la famille humaine. Mais
en même temps nous représentons la partie la plus menacée, et
dans beaucoup de cas la plus pauvre, la plus marginalisée de la
population ». Et pourtant, insiste ce message, « nous
croyons que notre peuple a eu une histoire avec le Créateur bien
avant l’arrivée des missionnaires », c’est pourquoi le
quatrième commandement « honore ton père et ta mère »
signifie pour nous aussi honorer notre héritage culturel ».
Et les délégué(e)s membres de peuples autochtones invitent la FLM
et ses Églises membres à se « joindre à eux (elles) sur le
chemin de la guérison. » « Nous vous demandons d’écouter
notre histoire avec respect et de nous traiter comme membres à part
entière de nos Églises. »
La Dixième Assemblée de
la FLM se tient du 21 au 31 juillet 2003 dans la ville canadienne de
Winnipeg autour du thème: « Pour guérir le monde ».
L'organisation invitante est l'Église évangélique luthérienne au
Canada (ELCIC).
Cette Dixième Assemblée réunit 820 hommes et femmes, dont 380
délégué(e)s des 133 églises membres de la FLM et
représentant(e)s des églises membres associées. L'Assemblée, qui
se réunit en règle générale tous les six ans, est l'organe de
décision suprême de la Fédération. D'une Assemblée à l'autre,
les affaires de la FLM sont gérées par le Conseil et par le
Comité exécutif de la Fédération.
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