www.lutheranworld.org
www.lutheranworld.org
www.lutheranworld.org






Contactez

 


 

Informations et médias
[ Retour aux communiqués de presse ]

COMMUNIQUÉ DE PRESSE n°: 011

L’énergie hydroélectrique n’est pas une « énergie propre »

Des membres du peuple autochtone Cree protestent contre la construction de barrages

Winnipeg (Canada) 24 juillet 2003 - En marge de la Dixième Assemblée de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) qui se tient à Winnipeg (Canada) du 21 au 31 juillet, l’Église évangélique luthérienne au Canada a invité deux membres du peuple autochtone Cree, le Chef des Pimicikamak John Miswagon et Madame Eugénie Mercredi, présidente des femmes Pimicikamak, à une rencontre avec les journalistes présents à l’Assemblée, pour leur permettre d’exprimer leur plainte et leurs revendications.

Pour cette partie du peuple Cree, l’eau est source de toute vie - c’est d’ailleurs ce qu’exprime la couleur bleue de leur drapeau - les quatre étoiles sur le même drapeau symbolisant les quatre esprits gardiens de leur peuple. Or, c’est précisément autour de l’eau que se noue aujourd’hui le conflit entre ce peuple canadien et le gouvernement central de la Province de Manitoba ainsi qu’avec l’entreprise de fourniture d’électricité « Manitoba Hydro ». Les grands fleuves et les lacs du pays sont pour les Cree Pimicikamak les « veines de la terre mère ». Pour le gouvernement régional, ils sont en revanche une source de production d’électricité. Quatorze barrages hydroélectriques ont d’ores et déjà été construits, deux autres sont en projet. 85 pourcent du fleuve Churchill ont été détournés vers le fleuve Nelson pour alimenter les centrales de production électrique qui s’y trouvent. Cela a conduit à immerger plus de 1,5 millions d’hectares de terre sur laquelle vivaient traditionnellement les Pimicikamak.

Ceux-ci ne sont plus que 6000 sur leur territoire traditionnel. Leurs deux représentants ont décrit devant les journalistes les conséquences tragiques pour leur peuple de cette politique environnementale désastreuse. Les barrages sont à l’origine de la destruction de vastes zones et sapent les fondements économiques et le style de vie du peuple Pimicikamak. « Ecoutez ce que nous vous disons, car notre peuple pleure », s’écrie Mme Mercredi, elle-même se trouvant en le disant au bord des larmes.

« Sans eau nous ne pouvons pas survivre », souligne le Chef John Miswagon. Et ce qui se passe pour son peuple vaut également pour d’autres groupes du peuple Cree qui vivent dans le Nord de la province de Manitoba, au bord des fleuves Churchill et Nelson. Ils sont tous dépendants de ces fleuves qui représentent pour eux une source alimentaire importante par la pêche, mais également des voies de communication. Or, les barrages ont profondément modifié l’équilibre écologique. « Chaque arbre qui tombe dans l’eau, produit du gaz méthane » explique le Chef Miswagon. Cela modifie du même coup la composition de l’eau, en activant notamment des composés de mercure. C’est pourquoi les Pimicikamak ont été dissuadés de continuer à pêcher dans les zones inondées. « Ils nous disent que l’énergie hydroélectrique est propre. Nous appelons cela une destruction », souligne le Chef Cree.

Les projets de construction de barrages et de centrales hydroélectriques datent des années soixante dix. Pour l’entreprise de fourniture électrique « Manitoba Hydro » ces barrages représentent une source importante de revenus. Ils alimentent non seulement la province canadienne mais permet à l’entreprise gérante d’exporter 40 pourcent de sa production électrique aux Etats-Unis.

Les Cree réclament aujourd’hui une autre politique énergétique du Canada, qui est le premier producteur d’électricité au monde. « Il nous faut être moins gourmands », dit le Chef des Pimicimatak. Et il demande l’arrêt des constructions de barrages. « Nous devons sauvegarder ce qui existe encore. Nos enfants ont besoin d’air pour respirer et d’eau à boire ; ils ne peuvent manger de l’argent. » (598 mots)


La Dixième Assemblée de la FLM se tient du 21 au 31 juillet 2003 dans la ville canadienne de Winnipeg autour du thème: « Pour guérir le monde ». L'organisation invitante est l'Église évangélique luthérienne au Canada (ELCIC).

Cette Dixième Assemblée réunit 820 hommes et femmes, dont 380 délégué(e)s des 133 églises membres de la FLM et représentant(e)s des églises membres associées. L'Assemblée, qui se réunit en règle générale tous les six ans, est l'organe de décision suprême de la Fédération. D'une Assemblée à l'autre, les affaires de la FLM sont gérées par le Conseil et par le Comité exécutif de la Fédération.

Pour commander vos photos de l'Assemblée de la FLM, veuillez consulter le site: [email protected]

[Plan du site]     [Assemblée accueil]      [Liens]     [FLM accueil (anglais)]


  Le logo de l'Assemblée
  Le thème de l'Assemblée
  Qu'est-ce que l'Assemblée?
  Historique des Assemblées
  Assemblée - Actualité
 
À propos de la FLM