Informations
et médias
[ Retour aux communiqués
de presse ] COMMUNIQUÉ
DE PRESSE n°: 08
Lutter pour une
société différente
L’Évêque
allemande Margot Kaessmann demande aux Églises un engagement
résolu dans le monde.
Winnipeg
(Canada) 23 juillet 2003 -
« Si les chrétiens veulent contribuer à la guérison du
monde, ils devront s’investir dans ce monde, de toutes leurs
forces et avec toute leur espérance, pour que nous puissions vivre
ensemble dans la justice et dans la paix », a déclaré Margot
Kaessmann, évêque luthérienne de Hanovre (Allemagne), devant la Dixième Assemblée de la Fédération luthérienne mondiale (FLM)
à Winnipeg (Canada).
Elle est
intervenue aujourd’hui comme principale oratrice sur le thème de
l’assemblée « Pour guérir le monde » : « Notre
monde est blessé, il crie ! » a-t-elle lancé en
introduction, ajoutant que « Dieu lui-même est vulnérable et
crie, Dieu s’est rendu vulnérable. » Évoquant son propre
contexte, celui de l’Europe, elle l’a qualifié de
« continent qui a de la chance », mais où nombreux
aussi sont « ceux qui sont intérieurement épuisés ».
Et les Églises, bien que touchées par la désaffection, doivent, a
insisté l’évêque âgée de 44 ans, se battre « avec
engagement et courage... par le témoignage, le service et la
proclamation ». « Il y a un profond désir de
salut », analyse-t-elle, « et nous pouvons, dans ce
contexte, transmettre la parole de Dieu qui guérit. Nous n’avons
nul besoin de fuir ni de fermer les yeux face à la
réalité. »
Une réalité
dont Kaessmann, troisième femme en Allemagne à être élue
évêque (en 1999), dresse un tableau poignant qui va du meurtre et
du viol aux enfants soldats et aux victimes de la faim en passant
par les guerres et l’endettement des pays du Sud. « Ces
blessures », affirme-t-elle avec force, « sont aussi des
blessures de Dieu. » Car, précise-t-elle, « l’histoire
de Jésus-Christ nous invite à penser dans un même temps la toute
puissance de Dieu et son absolue faiblesse ». Cette conviction
est, pour elle, source de confiance « pour supporter la
fragilité de la vie » : « Ce n’est qu’en
reconnaissant que la vie a des limites que je saurai la recevoir
comme un cadeau, à la considérer, à la percevoir comme un temps
limité pour lequel je devrai un jour rendre compte à Dieu. »
Kaessmann
désigne comme une responsabilité des Églises de jeter des ponts
entre une « foi inconditionnelle en la médecine » et
une fixation sur les médecines alternatives, parce que « la
guérison fait partie intégrante du mandat missionnaire » de
l’Église. Les critères pour apprécier la justesse des pratiques
de guérison sont, estime-t-elle, à « élaborer à partir de
Jésus » : pas d’exhibition miraculeuse, ni surtout de
glorification de soi-même ; de plus, une guérison ne peut pas se
limiter au corps ou à l’âme, elle est « un processus
global dans lequel nous ne pouvons ignorer ni les conquêtes de la
médecine, ni l’âme, ni le don de l’Esprit de Dieu. » Les
divers charismes (de guérison) ne doivent pas, selon elle, être
mis en concurrence, mais être reconnus comme complémentaires.
Finalement, c’est
dans la communion fraternelle que Margot Kaessmann, qui a été de
1994 à 1999 Secrétaire générale du Kirchentag, ce rassemblement
bisannuel des protestants allemands, voit la source et le ferment de
la guérison que l’Église est appelée à offrir au monde :
« Lorsque nous partageons le pain et le vin, toutes les
querelles, tous les conflits, tout ce qui nous charge, toutes les
hiérarchies peuvent passer à l’arrière plan, car nous faisons
à nouveau l’expérience de l’appartenance qui nous lie les uns
aux autres. » Aucune division, aucune frontière de temps et d’espace,
aucune encyclique ne peut « arrêter ce qui est en train de
croître en commun ». C’est à cette condition que, pour l’évêque
qui a été membre du Comité central du Conseil oecuménique des
Églises de 1983 à 2002, « la communion est signe de
guérison, invitation de Dieu à guérir le monde ».
Margot
Kaessmann voit dans la réalité de l’assemblée de la FLM, un
motif d’« espérance pour le monde » :
« Nous nous rencontrons, de personne à personne, par-delà
toutes les frontières nationales, et celles de la race et du
sexe. » Et d’exhorter les quelque 380 délégués des
Églises membres à « lutter pour rendre visible, ici et
maintenant déjà, une société différente, une société qui ne
se plie pas aux lois du plus fort, du pouvoir et de l’arrivisme,
mais qui pratique la solidarité, qui aime la justice, crée la paix
et sauvegarde la création ».
La Dixième Assemblée de la FLM se tient du 21 au 31 juillet 2003
dans la ville canadienne de Winnipeg autour du thème: « Pour guérir
le monde ». L'organisation invitante est l'Église évangélique
luthérienne au Canada (ELCIC).
Cette Dixième Assemblée réunit 820 hommes et femmes, dont 380
délégué(e)s des 133 églises membres de la FLM et
représentant(e)s des églises membres associées. L'Assemblée, qui
se réunit en règle générale tous les six ans, est l'organe de
décision suprême de la Fédération. D'une Assemblée à l'autre,
les affaires de la FLM sont gérées par le Conseil et par le
Comité exécutif de la Fédération.
Pour commander vos photos de l'Assemblée de la FLM, veuillez
consulter le site:
[email protected]
[Plan
du site] [Assemblée
accueil] [Liens]
[FLM accueil (anglais)] |